23 JUIN 2011 : UNE DATE MÉMORABLE !
Ce vendredi 23 juin, le Sénégal célèbre les douze ans du mouvement M23 qui a vu le jour en 2011. Une célébration morose puisque l’ensemble des manifestations prévues ce jour, par la plateforme des Forces vives de la Nation (F24) ont été toutes interdites par l’autorité préfectorale pour « risques de troubles à l’ordre public, risque d’infiltration et entrave à la libre circulation des personnes et des biens ». Senegal7 regarde dans le rétroviseur pour revenir sur ce mouvement historique qui avait fait reculer l’ancien président de la République Abdoulaye Wade sur le ticket présidentiel.
Le M23 est inspiré par le retrait d’un projet de loi sur la vice-présidence à la suite de manifestations hostiles. Tous les partis de la coalition d’opposition d’alors, Benno Siggil Sénégal étaient membres du Mouvement du 23 juin. Des organisations de la société civile étaient également parmi les membres du mouvement. L’objectif déclaré était le départ du président Abdoulaye Wade avec comme mot d’ordre « Wade dégage ».
Wade et la quête d’un troisième mandat
A ce propos le mouvement avait demandé au chef de l’Etat Abdoulaye Wade de s’engager par écrit à ne pas être candidat à la présidentielle de 2012, parce qu’il a déjà effectué deux mandats. Le conseil constitutionnel mis en garde contre toute validation de cette candidature.
Le Mouvement du 23 juin exigeait également que l’organisation des élections soit désormais confiée à un organisme neutre, et que les ministères de l’Intérieur et de la Justice ne soient plus confiés à des personnes ayant une appartenance partisane.
Autre exigence du Mouvement du 23 Juin, c’est que le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, Karim Wade, quitte le gouvernement dans lequel il occupait l’équivalent de quatre ministères.
Et Wade recula !
Face à la colère de la rue, le président Abdoulaye Wade renonça in extremis, le 23 juin 2011, à son projet controversé de réforme constitutionnelle qui devait assurer son élection et le passage du pouvoir à son fils après son départ.
Cette réforme de la Constitution devait abaisser à 25 % le seuil minimum des voix nécessaires au premier tour pour élire un « ticket présidentiel » comprenant un président et un vice-président et ainsi assurer le maintien au pouvoir de Wade père et fils.
23 juin 2023
Douze ans après (23 juin 2011 – 23 juin 2023), ce mouvement grandeur nature n’existe plus. Mais une frange des partisans du M23 se retrouve dans un autre cadre dénommé la plateforme des Forces vives de la Nation (F24) pour combattre les dérives du régime de Macky Sall avec en toile de fond l’éventuellement troisième candidature.
Seulement, cette plateforme qui voit le jour le 16 avril dernier semble ne pas avoir une réelle marge de manœuvre ou alors ne l’a pas encore démontré pour autant sur le terrain des manifestations.
Toutes les manifestations prévues ce vendredi 23 juin 2023 ont été interdites par l’autorité préfectorale sans tambour ni trompette. Le F24 se plie et change le modus operandi en appelant les citoyens sénégalais à s’habiller en blanc pour réclamer la paix.
Macky Sall se dévoile petit à petit
Le président de la République ne s’est pas ouvertement prononcé sur sa candidature à la présidentielle de 2024. Mais sa dernière sortie à Paris s’avère un pas en avant dans la volonté qui lui est prêtée de briguer une troisième candidature. Macky Sall a déclaré le 21 juin vouloir « [marcher] vers la victoire en 2024 ». Sans toutefois préciser s’il comptait se présenter lui-même à la présidentielle, prévue dans huit mois.