Blocus du domicile de SONKO : L’Ordre des Avocats appelle à la « levée immédiate de tout obstacle…»
Le Conseil de l’Ordre dénonce le blocus du domicile du leader de Pastef, Ousmane Sonko par les forces de sécurité qui refusent le passage à certains de ses membres qui voulaient rencontrer leur client. Rappelant ainsi dans un communiqué rendu public, le samedi 17 juin dernier, que l’accès à son client ou rencontrer son avocat sans entraves ni crainte sont, pour l’avocat et pour le citoyen, quels que soient sa catégorie sociale ou son rang, une exigence ordinaire qui consacre un droit fondamental. L’Ordre des Avocats appelle à la « levée immédiate de tout obstacle de nature à entraver le libre exercice du ministère de l’avocat et/ou le libre accès de tout citoyen, qui en éprouve le besoin, à un avocat. »
L’Ordre des Avocats s’invite dans le débat sur le blocus de domicile du leader de Pastef, Ousmane Sonko non moins maire de Ziguinchor depuis bientôt trois semaines. Saisi par Me Ciré Clédor Ly, un des avocats du maire de Ziguinchor qui, dans une correspondance, se plaignait du refus opposé par les éléments des forces de sécurité déployés par les autorités autour du domicile de Sonko, sis à la cité Keur Gorgui, de les laisser rendre visite à leur client, l’Ordre des Avocats a pris position à travers un communiqué rendu public, le samedi 17 juin dernier. Dans ce document, l’Ordre a souligné avoir noté ces derniers temps que certains de ses membres qui voulaient rencontrer leur client, en ont été empêchés par les forces de défense et de sécurité, d’aucuns ayant même essuyé des tirs de grenades lacrymogènes, alors que leur qualité était connue et qu’aucune circonstance ne justifiait de telles réactions». Dans la foulée, il a vigoureusement dénoncé ce qu’il qualifie d’« actes totalement en porte-à-faux avec la protection de l’indépendance, de la dignité et de l’intégrité de l’avocat ».
« Ils sont surtout en porte-à-faux avec le service public de la justice dont l’Etat a le devoir de garantir le plein et serein exercice », insiste encore le barreau de Dakar dans ce document qui précise que « cette situation interpelle le Conseil de l’Ordre et l’induit à rappeler : d’abord, que les avocats doivent, en leur qualité d’acteurs principaux du service public de la justice et en toute responsabilité, préserver à tout moment, l’honneur et la dignité de leur profession et s’ériger en premiers garants du respect de nos règles ». Mais aussi « qu’il incombe aux pouvoirs publics, donc à l’Etat, de veiller à ce que les avocats puissent s’acquitter de toutes leurs obligations professionnelles et exercer librement leur ministère, sans entrave, ni ingérence, sans intimidation, ni violence ».
Loin de s’en tenir là, le Conseil de l’Ordre a également tenu à rappeler que « l’accès à son client ou rencontrer son avocat sans entraves ni crainte sont, pour l’avocat et pour le citoyen, quels que soient sa catégorie sociale ou son rang, une exigence ordinaire qui consacre un droit fondamental ». « L’indépendance du Barreau en tant qu’institution, ses missions de défense des droits et des libertés, de veille et de contrôle sur l’application correcte de la loi et la distribution de la Justice, font de sa position sur la protection des droits, un indicateur essentiel de l’Etat de droit », insiste encore le Conseil de l’Ordre qui appelle tout bonnement « à la levée immédiate de tout obstacle de nature à entraver le libre exercice du ministère de l’avocat et/ou le libre accès de tout citoyen, qui en éprouve le besoin, à un avocat. »