Retard dans la formation du gouvernement : Macky Sall prépare-t-il son dernier coup politique ?
Pour certains, « il tient sa liste », pour d’autres, « il cherche encore ministres », mais Macky Sall continue de maintenir le suspense. Depuis vendredi dernier, il n’y a plus de gouvernement au Sénégal. Le Premier ministre, Amadou Ba, maintenu à son poste, est sans équipe. Au début, il était question de remplacer les postes vacants, à savoir les départements de l’Agriculture (Aly Ngouille Ndiaye), de l’Elevage (Aly Saleh Diop) et des Sports (Yankhoba Diatara).
Pourtant, dans un communiqué signé du ministre secrétaire de la présidence de la République, Samba Oumar Ba, il est mentionné que le chef de l’Etat a, en même temps, décidé de mettre en place un nouveau gouvernement, sous la direction du Premier ministre, dont la composition « sera bientôt publiée ». Mais depuis lors, les Sénégalais attendent de découvrir le contenu de la fameuse liste.
Adepte du suspense et des surprises, le président Macky Sall, qui quittera le palais présidentiel au plus tard le 2 avril 2024, jour de prestation de serment de son successeur, serait-il en train de jouer l’une de ses dernières cartes ?
En tout état de cause, au sein de Benno Bokk Yaakaar (Bby), beaucoup de responsables rongent leur frein. Même si certaines voix autorisées tentent de justifier ce « retard » par la réunion annuelle Grand Challenges qui se tient à Dakar depuis le 9 octobre, d’autres membres de la galaxie marron-beige évoquent des questions purement politiques. « Il cherche une équipe de combattants, capables de faire gagner son candidat Amadou Ba », nous souffle ce cadre de l’Alliance pour la République (Apr), qui admet : « Nous sommes en politique et la Présidentielle c’est dans quelques mois. Les calculs ne manqueront pas. »
Pour lui, « en fin stratège, Macky Sall prend son temps pour bien faire. Même s’il ne participe pas à la Présidentielle, son souhait c’est que sa coalition continue à gouverner le Sénégal », ajoute notre interlocuteur, qui fait croire qu’il s’agit également de « gérer » certaines frustrations nées de la désignation du Premier ministre comme candidat de la majorité présidentielle, mais aussi mettre en place une équipe représentative dans les localités stratégiques.
Quoi qu’il en soit, nous rassure-t-on, « ce sera pour bientôt ».