«Barça wala Barsakh» : après avoir béni ses deux filles, un père de famille identifie leurs corps dans une vidéo
Un nouveau drame de l’émigration irrégulière a privé Khalifa Ababacar Ndour de ses deux filles. Cet infirmier a confessé à Vox populi qu’il les a bénies avant leur départ pour l’Espagne à bord d’une embarcation de fortune. «Je me souviens bien de la scène. Elles sont venues me trouver au salon, rembobine-t-il. Elles m’ont dit qu’elles partaient en Espagne. J’ai prié pour elles, et elles sont parties.»
Khalifa Ababacar Ndour s’empresse d’ajouter que «c’est après que je me suis rendu compte de la gravité de la situation». Il poursuit : «Il s’en est suivi une longue attente teintée d’angoisse (après que) l’embarcation a passé plus de cinq jours en mer.»
Malgré son inquiétude, le père de famille a toujours gardé espoir jusqu’à ce qu’il «entende qu’il y a eu une pirogue qui a eu un accident à Nouadhibou, (en Mauritanie). J’étais très inquiet. Mais, je croyais qu’elles étaient arrivées en Espagne».
Ce vœu s’avéra pieux puisque qu’il finira par identifier les corps de ses filles sur des vidéos devenus virales sur les réseaux sociaux. Il soutient que le jeune frère du capitaine de bord, venu lui rendre visite pour le rassurer, avait tenté de lui cacher la vérité. En vain.
«Il m’a d’abord menti en me disant qu’elles étaient sauves, s’emporte Khalifa Ababacar Ndour. Mais, les images circulaient déjà dans certains groupes Whatsapp. Ils ont pris peur, et il est revenu pour me dire que la plus grande, âgée de 28 ans, est morte. Mais, la cadette est toujours en vie. Le lendemain, j’ai reçu une vidéo. J’ai reconnu les corps de mes deux filles. Elles sont mortes et enterrées dans l’anonymat.»
Il déplore «la lâcheté du capitaine de bord», qui a «abandonné son équipage».
D’autres pertes en vies humaines ont été enregistrées lors du naufrage qui a emporté les deux enfants de l’infirmier.