« Le secteur privé national, capitaine de l’équipe contre le chômage excessif et l’émigration clandestine »
Le référentiel politique du Sénégal est le Plan Sénégal Émergent lancé par son Excellence le Président de la République Macky Sall. L’évaluation du plan Sénégal émergent est un impératif pour l’élu du peuple, en Février 2024.
Même pour le candidat du pouvoir, s’il était amené à être le dépositaire de la légitimité populaire, et nonobstant la charte signée, il devra l’évaluer. L’évaluation ne veut dire substitution par un autre projet du genre.
La politique de la tabula rasa ne prospère pas. Elle doit céder la place à la politique de l’accumulation après un travail de détermination et d’appréciation critique de l’EXISTANT. Après aussi rectification de toute initiative, de toute démarche et de tout travail biscornus.
Ces derniers propos sont destinés aux opposants qui ne font que critiquer.
Rarement, ils sont entendus apprécier le travail fait par le régime. Ce qui est tout aussi constitutif d’un frein au développement. Tout n’est pas bon, en effet. Tout le travail n’est pas mauvais non plus.
Le Sénégal ira de l’avant quand sa classe politique saura apprécier et user de la bonne action politique sans tenir compte d’un quelconque calcul politique ou électoraliste. Ce faisant, le pouvoir respectera plus son opposition qui est son alter égo et qui devrait le faire évoluer.
De l’opposition, faire un travail critique en bannissant les mauvaises actions, en saluant les bonnes actions et, nécessairement, de proposer toujours une alternative étudiée dans tous ses contours. Cela dit, la déclinaison du PSE, stratégiquement, et pour sa mise en ouvert, se fait en phases.
Actuellement, le gouvernement sénégalais est au stade de la phase 3 dont le Plan d’Actions Prioritaires (PAP3) qui s’étend sur la période 2024-2028 fait du Secteur Privé Nationale l’acteur principal. Pour rappel, ce Plan d’Action Prioritaires vise la transformation de l’économie.
NB : il n’est pas nécessaire de revenir sur les phases 1 et 2 du PSE qui respectivement visaient la transformation structurelle de l’économie et de la croissance et le capital humain, protection sociale et développement durable. Les objectifs du PAP 3 étaient ou restent les suivants :
La création de la richesse et d’emplois. D’ailleurs, force est de constater que le secteur privé œuvre spécifiquement pour accélérer la croissance, absorber le chômage et contribuer au développement. Il était heureux d’entendre de l’administration, par la Direction Générale de la Planification et des Politiques Économiques (DGPPE), s’interroger de la manière :
Quelles sont les réformes majeures qu’il faut mettre en œuvre ? Ensuite de professer ceci :
« Les projets que le secteur privé compte porter sur les cinq prochaines années seront des projets purement privés ou un partenariat avec le gouvernement. Ils doivent changer structurellement l’économie. C’est fondamental, ce n’est pas juste un petit projet d’un milliard voire moins. Ils doivent être dans un secteur porteur comme l’industrialisation qui a beaucoup de promesses dans le pays »
Il est compris vraisemblablement que le secteur privé devait être l’un des principaux moteurs de la croissance économique, de la création de richesse et d’emplois. Ce qui était normal puisque le secteur privé doit être au centre de stratégies de développement pour une économie favorable.
Il est donc nécessaire de conférer, dans la pratique, un rôle plus dynamique au secteur privé.
Contextuellement, superficiellement, le Sénégal ne traverse pas sa meilleure période malgré la débauche d’énergie du gouvernement.
Le problème de la jeunesse désabusée et désorientée (chronique numéro 5 du 6 Novembre 2023) est là pour corroborer les propos. Les jeunes prennent la mer pour quitter le pays. Ils sont rapatriés s’ils ne perdent pas la vie en voyage. Ce qui est une catastrophe.
Ceux qui arrivent à bord n’entreverront sitôt le tunnel qui mènent à la prospérité. C’est un mirage. Ce tunnel n’existe pas. Ils seront très fatigués. Quelques-uns exploités. Ceux rapatriés reviennent moribonds, intérieurement.
Il faut donc des solutions pour eux et ceux à venir. Il s’y ajoute la conjoncture économique qui n’est pas favorable. La flambée des prix est effective malgré les injonctions du Président de la République à les maintenir.
Les sénégalais sont fatigués, en définitive. La jeunesse, pour revenir à elle, ne voit son avenir ici. Il s’y ajoute, naturellement, Un taux de chômage est assez élevé.
Un décor sinistre.
Dès lors ; et face à ce constat, s’imposent deux interrogations. Comment faire pour réduire le chômage et essayer de fixer les jeunes ici en les mettant dans les conditions les meilleures ? Comment aboutir à une meilleure croissance qui se fera ressentir jusque dans le panier de la ménagère ?
Chercher et trouver les réponses à ces interrogations doivent être les priorités absolues du premier gouvernement post Macky Sall. Pour ce faire, il faut les candidats, ceux qui postulent, y réfléchir maintenant.
Leurs courroux sont entendus. Il faut plus. On veut les entendre nous dire comment comptent-ils régler ces problèmes en se positionnant alternatives. Pour dire vrai, à l’analyse, la phase 3 du PSE avec le PAP 3 est prometteuse et peut régler les problèmes du Sénégal tant elle vise, IN FINE, l’industrialision.
Le secteur privé, qui en est le garant, doit être consulté. Il doit être entendu.
D’ailleurs, le secteur privé, à travers ses membres les plus emblématiques, a fait savoir s’impliquer plus qu’il le faisait à l’occasion des élections présidentielles à venir. Au demeurant, il est à s’interroger de l’effectivité des propositions des candidats sur les problématiques identifiées.
Sur la phase 3 du PSE ! L’ont-ils apprécié ? Le cas échéant, comptent-ils s’inscrire dans cette logique ? Si non, ils proposent quoi ? Par ailleurs, il est essentiel des candidats de rencontrer le secteur privé. Acteurs essentiels pour le développement, c’est aux membres du secteur privé d’évaluer les propositions des candidats pour en déterminer celles réalistes et réalisables.
S’il est vrai que ce sont les citoyens qui votent, ils doivent être éclairés par des débats fructueux, entre acteurs, sur les politiques publiques liées à l’économie, au chômage etc. Ainsi, les membres du secteur privé à l’expérience plus accrue à celle de certains candidats doivent-ils être les plus consultés. Aujourd’hui, les questions politiques et purement politiciennes ne doivent être priorisées.
Il faut sauver le Sénégal.
Pour ce faire, la première mission est de réunir au tour de la table celles et ceux qui réellement peuvent concourir au développement de ce pays. Ceux qui n’en ont pas le niveau doivent céder la place. Puisque, et incontestablement, c’est le savoir, la science et la connaissance qui fera développer ce pays. Aucunement la capacité de mobilisation.
Boubacar Mohamed SY
Juriste
Écrivain / Essayiste
Chroniqueur Juridique / Politique.