Scandale des 540 millions du CMS : les mis en cause placés sous mandat de depot
Du neuf dans l’affaire des 540 millions FCFA détournés Crédit mutuel du Sénégal (CMS) de la Médina.
L’enquête sur l’affaire des « prêts gages du crédit mutuel du Sénégal n’a pas révélé tous secrets. Le détournement des 540 millions FCFA a été rendu possible par la mise en place d’une entente illicite très rôdée. Pour tous les prêts sur gage » concernés, le modus operandi était le même.
Il ressort de l’enquête parcourue par Libération que les nommés, la femme d’affaires A. Kounta, le chef de l’Agence Médina du Crédit mutuel du Sénégal (CMS), R. Ngom, les agents du CMS à savoir Anta Kadior Moussa et Samuel Ndour (responsable gage bijoux) ont agi de concert pour monter des dossiers de crédits établis aux noms de différentes personnes établis pour le compte de Mme Kounta.
Astou Kounta trouve des clients et leur promet une aide sociale de 200 000 FCFA. Son activité délictuelle est facilitée par Anta Kadior Moussa Sagna, agent de crédit au CMS qui se charge de la constitution et du traitement des dossiers. En effet, ce dernier monte dans un délai expéditif un dossier de crédits pour des clients qu’il sait être prête-noms et à leur insu, pour la plupart.
Après cela, détaillent les enquêteurs, Anstou Kounta, en compagnie de Samuel Ndour, responsable des gages amène les bijoux chez le bijoutier El Amadou Guissé pour expertise et évaluation. Après quoi, Guissé remplit le bordereau de gage contresigné par Samuel Ndour, procède au scellement des bijoux, en principe devant le bénéficiaire, et le remet à Ndour qui les dépose dans les coffres de la banque.
A l’issue, le chef d’agence Raymond Ngom valide le dossier et autorise le paiement. Aussi, le prête-nom récupère l’argent (5 millions FCFA) à la caisse et les remet à Antakadior Moussa Sagna qui lui donne 200 000 FCFA à titre d’aide de la part de Astou Kounta.
Le reste étant partagé entre cette dernière et ses acolytes après paiement de certaines échéances. Mieux, renseigne l’enquête, toutes les personnes impliquées dans la procédure étaient conscientes que l’emprunteur n’est pas le véritable bénéficiaire du montant prêté.
Autrement dit, les clients n’étaient que des prête-noms. Pour preuve, lorsque la dame A. Diop s’est désistée, Antakadior a tout de suite débloqué la somme et c’est Raymond qui l’a contactée pour la persuader de prendre les 200 000 FCFA.
Face aux conclusions accablantes de l’enquête, le parquet était dans l’obligation d’ouvrir une information judiciaire qui a conduit au placement sous mandat de dépôt des mis en cause.