Louga : après avoir poignardé son maître coranique, le talibé se livre à la police
Après avoir battu son talibé de 17 ans qui ne maîtrisait pas sa leçon du jour, le maître coranique a été poignardé par son élève.
Le maître coranique Oumar Bâ a frôlé la mort. Son talibé, Ch. S. B. a failli lui ôter la vie. D’après des sources de L’OBS, les faits se sont déroulés, lundi dernier, dans une école coranique sise à Potou. Ce jour-là, relate le journal, le maître coranique, Oumar Ba qui enseignait la leçon du jour à ses nombreux talibés, a remarqué que quelques-uns parmi eux n’étaient pas très concentrés.
L’enseignant, révolté par le comportement de ces derniers, les a mis en garde en leur faisant comprendre qu’ils ne quitteraient pas les lieux sans réciter leur leçon du jour. Ch. S. B. qui faisait partie de cette liste de récalcitrants, s’est mis à rouspéter en messe basse. Ayant fait la remarque, le maître coranique est entré dans une colère noire. Perdant tout contrôle, il s’est acharné sur le pauvre élève qu’il a sévèrement tabassé.
Se sentant humilié une seconde fois devant ses camarades, Ch. S. B. a cette fois décidé de laver l’affront. Ruminant une colère contre son maître coranique, l’enfant mineur s’est armé d’un couteau pour se venger de lui. Très futé, il dissimule l’arme dans son boubou et s’est lancé aux trousses de sa cible.
Ainsi, après avoir guetté pendant un moment l’arrivée de son maître coranique, il a remarqué sa présence à la cour de la maison. Marchant sur la pointe des pieds, il l’a surpris avant de lui porter un violent coup de couteau. Atteint au flanc, l’homme s’est affalé, se vidant de son sang.
Alors, pendant que sa victime se tordait de douleur, l’enfant mineur a pris la fuite pour se réfugier dans les locaux de la gendarmerie. Ayant échappé à la vindicte populaire, il s’est confié aux gendarmes. «Mon maître coranique ne me pardonne rien. Pour un rien, il s’acharne sur moi et m’humilie en public. Ne pouvant plus supporter ce manque de respect, j’ai décidé de me venger afin qu’il me colle la paix. Je précise que je n’ai pas attenté à sa vie…», a précisé l’enfant mineur.
Entendu à son tour, le convalescent qui a recouvré la santé, n’a pas porté plainte contre son bourreau. Mieux, il a essayé de le tirer d’affaires. Malgré tout, le mis en cause, au terme de la durée légale de sa garde-à-vue, a été déféré, mercredi dernier, au parquet de Louga.
A l’issue de son face à face avec le représentant du ministère public, il a été envoyé en prison.