Les scientifiques à la recherche de matériaux de construction
Trouver les matériaux de construction les plus adaptés aux changements climatiques. Voilà un parmi les nombreux défis qui interpellent les scientifiques. Ils se penchent sur la question à travers le 11è colloque international qui se tient à l’Ucad du 12 au 15 décembre 2022.
Si l’on en croit Pr Mamadou Sidibé, Doyen de la Faculté des sciences et techniques (Fst) de l’Ucad, les matériaux utilisés sont à l’origine des changements climatiques et du réchauffement de la planète. Ce qui se traduit par une forte chaleur par ci et de fortes précipitations par là ayant entraîné des inondations.
« Nous devons donc réfléchir sur les matériaux de construction. Il y en a qui résistent à la chaleur et qui permettent une utilisation optimale de l’électricité, puisque les besoins en climatisation ou chauffage baissent », explique-t-il.
Le choix du matériaux peut également influer sur la résistance des carreaux face aux actes et produits corrosifs. C’est dans ce sens que Pr Aboubacar Sadikh Bèye de African materials research society rappelle qu’il est possible d’utiliser les argiles de différentes couleurs pour le revêtement.
Ce matériau ne se limite pas aux bâtiments. Il peut permettre aussi de réduire les accidents et catastrophes. Pr Sidibé donne l’exemple du célèbre navire Titanic ayant chaviré. « Le bateau a heurté les rochers, le matériau qui a été utilisé n’était pas résistant par rapport aux chocs de ce genre. C’est pourquoi aujourd’hui dans la construction navale, les gens utilisent dans les coques des bateaux des matériaux pour mieux résister aux chocs, mais aussi augmenter l’équilibre et la vitesse du bateau »
Dans le domaine de l’agriculture, ajoute Pr Sidibé, on peut utiliser des matériaux organiques comme la peau de banane à la place de l’engrais, ce qui permet d’économiser les ressources. « Les recherches, ce sont aussi des plantes à partir desquelles on peut extraire différentes fonctions chimiques pour avoir une industrie chimique forte qui sera à la base d’une industrie pharmaceutique ou une industrie cosmétique », confirme Pr Bèye.
Ce sont donc des milliards de dollars qui sont en jeu. C’est pourquoi Bèye pense que la recherche devrait aussi permettre d’exporter non pas de la matière brute, mais de la matière avec de la valeur ajoutée.