12 avril 2023 Par admin

Covid-19 – Dr Bousso: « On avait l’impression que c’était un partage du gâteau et qu’il fallait servir… »

Dans son livre « Sur les vagues de la Covid-19 », le Docteur Abdoulaye Bousso a noté plusieurs incohérences dans la gestion de l’argent des fonds Covid-19. L’ancien directeur du Centre d’opérations d’urgence sanitaire du Sénégal (COUS) semble être choqué par la façon dont l’argent était dilapidé de façon incohérente entre les différents services du Ministère de la Santé.

« On avait l’impression que c’était un partage du gâteau et qu’il fallait servir tout le monde, faire plaisir à tout le monde. Chacun y allait avec son programme d’activité à financer ne tenant aucun compte de la cohérence des interventions et des activités des structures de coordination mises en place. Il faudra veiller à ce que toutes les activités soient pilotées par les structures de coordination de la riposte », a-t-il écrit dans ce passage.

Selon lui, beaucoup de ressources ont été mises à disposition par l’Etat, les privés et les partenaires. « Cela devait être une opportunité de vraiment renforcer les capacités de notre système de santé à faire face aux prochains événements de santé publique. A la fin, je ne suis pas sûr que l’objectif ait été atteint », a-t-il dit dans son livre qui révèle aussi que « des milliers de pyjamas ont commandés en pleine pandémie par l’Etat du Sénégal« .

Il a aussi noté le « manque de coordination ou peut-être la volonté de créer une cacophonie dans la réponse » qui lui « semblait quelquefois volontaire. Il n’y avait aucune concertation ni aucune consultation sur nos besoins en tant que groupe opérationnel qui pilotaient les centres de traitement. Ayant les données épidémiologiques sur tout le pays, les capacités des CTE et donc les besoins éventuels, nous étions les mieux placés pour orienter les commandes. Nous étions dans une frénésie d’achats compulsifs, apparemment, il fallait acheter, acheter à tout prix et n’importe quoi. L’argent était disponible et il fallait le consommer. La rationalisation des ressources ne semblait pas être l’objectif premier ».