Détournement et corruption de mineur : A. Guèye risque 3 ans ferme pour avoir hébergé deux fugueuses de 13 et 14 ans
Dans l’une de ses dernières parutions, Source A avait donné l’information selon laquelle deux filles mineures avaient fugué nuitamment de leur internat pour rejoindre leur petit ami. C’est donc hier que les deux jeunes filles, C. G. D et K. G, respectivement âgées de 14 et 13 ans, et le petit ami du premier nommé, A. Guèye, ont été appelés à la barre. Ce dernier, poursuivi pour détournement et corruption de mineures, encourt 3 ans ferme.
À la barre du Tribunal des flagrants délits où il comparaissait, hier, À. Guèye a versé de chaudes larmes pour exprimer son regret au juge. Ces larmes ont été déclenchées par le réquisitoire très sale du Ministère public qui a demandé au Tribunal de le condamner à une peine ferme de 3 ans du fait de la gravité des faits pour lesquels il est poursuivi. Prévenu de détournement et de corruption de mineur, il sera fixé sur son sort, le vendredi 01 juillet 2022.
En effet, il ressort du dossier que la fille C.G.D., âgée de 14 ans, entretenait une liaison amoureuse avec le prévenu A. Guèye, alias Paco. Ainsi, ce dernier était souvent en contact téléphonique avec sa petite amie, pensionnaire de l’internat S. A. M. C’est dans ces circonstances que l’idée de fuguer pour rejoindre son amant lui est venue. Elle s’en est ouverte à sa camarade K. G.
Elles ont alors établi un plan. La nuit des faits, selon l’accusation, leur première tentative exécutée vers 23 h a échoué. Mais elles n’ont guère renoncé. À 00 heures 45 min, elles sont revenues à la charge et sont parties. Après leur fuite, elles ont pris un taxi pour regagner le domicile de A. Guèye. D’ailleurs, ce dernier a payé la course à leur arrivée.
Le lendemain, leur enseignante Mame Diarra a été surprise de constater leur absence. Elle s’en est ouverte au directeur de l’internat, M. Fall qui a déposé une plainte contre X. Les investigations menées dans l’internat ont permis de savoir que C.G.D. parlait souvent de Paco. Muni de cette information, le directeur de l’internat s’est rendu chez lui. Interpellé, Paco a refusé de coopérer déclarant qu’il ignorait l’endroit où se trouvaient les filles. Mais il sera vite dénoncé par le voisinage qui a laissé entendre que les filles ont passé la nuit chez lui. Confondu, Paco est allé les chercher à la plage de Mermoz.
Le certificat médical fait état d’une défloraison ancienne de l’hymen. Interrogée sur ça, C.G.D a confié avoir eu, dans un passé lointain, des rapports sexuels avec son cousin
Accusé de détournement et corruption de mineures, Paco a été jugé, hier, vendredi 24 juin, à la barre des flagrants délits de Dakar. Face aux juges, il n’a pas reconnu l’accusation. À l’en croire, en hébergeant les filles, c’était dans l’unique but de les protéger. Entendue, C. G. D. a tenté de justifier leur acte par le fait qu’elles n’avaient pas mémorisé leurs leçons. « Si vous avez consenti autant d’efforts que vous avez fait pour fuir, vous allez mémoriser vos cours », leur a dit la juge-présidente de l’audience.
Au cours de l’interrogatoire, elle a déclaré avoir flirté avec le jeune homme avant de dormir. Et qu’elle n’a eu aucun rapport sexuel avec Paco. Le certificat médical fait état d’une défloraison ancienne de l’hymen. Interrogée sur ça, elle a confié avoir eu, dans un passé lointain, des rapports sexuels avec son cousin.
Le Parquet requiert 3 ans ferme contre A. Guèye : «ce sont des faits graves compte tenu du danger qui guettait les filles»
De son côté, K. G. a voulu mouiller une certaine Khadija qui les aurait incitées à fuguer. Pour le conseil de l’Internat, le prévenu est de «mauvaise foi». Nul doute, à son avis, que les faits sont avérés, avant de réclamer le franc-symbolique. «Ce sont des faits graves, compte tenu du danger qui guettait les filles», a regretté le Parquet. Convaincu de la constance de l’accusation à l’égard du suspect, il a requis trois ans ferme contre lui. Pour la défense, les filles ont elles-mêmes organisé leur fuite et échappé à la vigilance des responsables de l’internat.
«Les présumées victimes ont tout fomenté. Mon client ne pouvait pas les renvoyer de chez lui», a-t-il expliqué. Il avait assuré son devoir moral de les protéger et le lendemain, il les a laissées partir. C’est pourquoi, la défense a plaidé la relaxe surtout que la fille C.G.D. est une « mineure émancipée». Le délibéré est fixé au 1er juillet prochain.