Nigeria: des hommes armés tuent trois policiers, enlèvent un directeur pétrolier
Des hommes armés ont tué trois escortes de police et enlevé le directeur d’une entreprise pétrolière nigériane dans le sud-est du Nigeria, dernier incident en date dans la région, a déclaré vendredi la police.
Vêtus d’uniformes militaires, les assaillants ont tendu jeudi une embuscade et ouvert le feu sur le convoi d’un haut-responsable pétrolier dans la zone de Rumuokoro à Port Harcourt, capitale de l’Etat de Rivers et capitale pétrolière du Nigeria.
« Trois policiers escortant le cadre ont été tués tandis que l’homme a été kidnappé et emmené dans un lieu inconnu », a déclaré à l’AFP la porte-parole de la police régionale Grace Iringe-Koko.
Les hommes armés, se faisant passer pour une patrouille militaire à bord d’une voiture verte, ont fait signe au convoi de s’arrêter avant d’ouvrir le feu et de tuer les policiers, a-t-elle précisé.
La police a affirmé que l’homme enlevé est le directeur d’IGPES Group, compagnie pétrolière et gazière nigériane basée à Port Harcourt.
Une enquête est en cours, a ajouté Mme Iringe-Koko. Pour l’heure, aucun groupe n’a revendiqué l’attaque.
Mais les enlèvements pour obtenir une rançon sont monnaie courante dans le pays le plus peuplé d’Afrique. Les criminels visent aussi bien les hommes d’affaires riches que les agriculteurs pauvres, victimes d’enlèvements de masse dans le Nord.
Le Delta du Niger abrite des ressources pétrolières et gazières valant des milliards de dollars. Mais les résidents vivent pour la plupart dans la pauvreté en raison de décennies de pollution et de négligences, de la corruption et d’un manque de redistribution.
Dans les années 2000, des hommes armés ont enlevé des centaines d’employés des compagnies pétrolières, dont des étrangers, pour dénoncer l’exploitation injuste des ressources.
En 2009, des amnisties soutenues par le gouvernement ont contribué à réduire les attaques, mais des incidents sporadiques et le vol de pétrole à grande échelle persistent dans la région.
Le Nigeria, membre de l’OPEP et l’un des plus grands producteurs de brut d’Afrique, perd chaque année jusqu’à 2 milliards de dollars en raison du vol généralisé de pétrole et du siphonnage de pipelines dans la région.