Portrait : qui est Makhtar Diop, le député qui accuse Sonko de financement occulte
Le député de Touba qui accuse Sonko d’avoir bénéficié de financement occulte des lobbies du pétrole se nomme Makhtar Diop. Bes Bi dresse son profil.
« La quarantaine, le député Makhtar Diop est un fervent mackyste, au sang chaud comme son mentor, Moustapha Cissé Lo », analyse le journal.
Reconnaissable à son embonpoint et aux grands boubous qu’il préfère porter, Makhtar Diop est devenu, le temps de cette mandature, l’un des députés les plus en vue dans les sorties contre l’opposition. La mise correcte, ce jeune joufflu n’est pas un «nourrisson» politique. Même s’il passe pour un innocent. Un «bouffon», pour certains. Ce colosse qui mesure environ 180 cm ne laisse pas indifférent.
N’avait-il pas dit qu’il «fallait tuer certaines personnes et ensuite les jeter à la mer» ! C’est lui qui accuse Ousmane Sonko d’être en intelligence avec des lobbies étrangers qui l’auraient financé et qui le menaceraient aujourd’hui, lui et sa famille. Au point que l’opposant aurait demandé protection auprès du chef de l’Etat. Une sortie largement commentée dans la presse. Makhtar Diop habite le quartier Gouy Mbind de Touba, à quelques encablures de la maison du regretté khalife général des mourides, Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké. Conseiller municipal, il est à son deuxième mandat.
Opérateur économique
L’opérateur économique à deux épouses est «nourri» au tempérament de son mentor en politique, Moustapha Cissé Lo, El Pistolero, qui l’avait même nommé responsable de l’antenne décentralisée de la chambre de commerce de Diourbel à Touba. D’ailleurs, son fils aîné porte le nom de l’ancienne figure de l’Apr, en retrait de la politique depuis un bon moment. Il voue un grand respect à l’ex-premier vice-président de l’Assemblée nationale qu’il considère comme un père.
«Makhtar Diop a pris du galon. Il a profité de sa proximité avec Moustapha Cissé Lo qui lui vouait une confiance aveugle pour rentrer dans les bonnes grâces de bon nombre de responsables de l’Apr», confie un de ses camarades de parti. Cet ex-membre du Parti démocratique sénégalais se positionne comme l’un des plus farouches défenseurs du Président Macky Sall. Il n’hésite pas à aller au charbon. Mimi Touré en a pris pour son garde. «Je ne me limiterais pas à lui demander de nous rendre notre mandat puisqu’elle n’est plus des nôtres. Je lui dirais d’abord de savoir raison garder. On ne peut pas défendre un homme et sa politique pendant plus de 10 ans et ensuite se mettre à le critiquer ou à le combattre juste parce qu’on n’a pas été choisi pour occuper un poste. Elle se ridiculise. Les Sénégalaises et les Sénégalais ne tomberont pas dans son piège. Ce projet de victimisation ne passera pas. Il est voué à l’échec car mal préparé et insensé jusqu’à dans ses entrailles. De toutes les façons, nous lui vouons énormément de respect. Mais à l’assemblée, elle nous aura sur son chemin», avait-il promis à la tête de liste de Benno bokk yaakaar aux dernières Législatives. Mimi ne restera pas longtemps à l’Assemblée !
Plus qu’un apériste, un Mackyste
C’est que Makhtar Diop n’est pas qu’apériste. Et c’était presque le Massaly des jeunesses wadistes. Puisqu’il a longtemps dirigé la Convergence des jeunes mackystes (Cojem. Son activisme médiatique lui a valu d’ailleurs le poste de chargé de mission à la Présidence de la République. Très enclin à dévêtir ses habits pour en découdre avec les contempteurs de son mentor, ce jeune, la quarantaine, est présenté par certains comme «un bouffon».
Mais qu’est-ce qu’il sait où il va ! Devenu député à la faveur du désistement du ministre conseiller Cheikh Abdoul Ahad Mbacké Gaïndé Fatma, le candidat malheureux à la présidence du Conseil départemental de Mbacké dégage le respect. Il fait de la reddition des comptes son dada. Pour cette session ordinaire de l’Assemblée nationale, il dit avoir sillonné les communes de l’ensemble du département pour recueillir les doléances des populations et les porter à la connaissance des ministres. Makhtar Diop rentre dans l’histoire. A sa manière. Puisque ses accusations commencent à prendre de… l’embonpoint.