Présidentielle 2024 : journée charnière pour Ousmane Sonko
La Cour suprême sénégalaise doit examiner vendredi un recours de l’Etat contestant l’annulation par un juge de Ziguinchor de la radiation des listes électorales de Ousmane Sonko. Cette radiation des listes l’empêche d’être candidat à la présidentielle du 25 février 2024.
Le chef de file de PASTEF a appelé jeudi soir ses soutiens à « la résistance » dans l’optique de cette audience dont dépend sa candidature à la présidentielle de 2024.
« J’en appelle à tous les Sénégalais, à notre fibre patriotique et aux valeurs fondamentales de refus, à se préparer et à se tenir debout ce 17 novembre pour préserver notre démocratie », a publié M. Sonko sur ses réseaux sociaux.
« Nous devons nous lever pour une justice équitable, libre et indépendante, pour le droit de vivre dans un pays sans craindre d’être arrêté et emprisonné sans justification », a-t-il ajouté. Il estime que « la souveraineté » de la nation sénégalaise est en jeu vendredi.
Les membres de la coalition Yewwi Askan Wi ont également lancé jeudi un appel à manifester pacifiquement vendredi au cours d’une conférence de presse.
Vendredi, la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), saisie par les avocats de l’opposant, doit aussi rendre à Abuja sa décision sur la réintégration de M. Sonko sur les listes électorales.
Le ministère de l’Intérieur, à travers la Direction Générale des Élections (DGE) a refusé jusqu’alors de délivrer au Maire de Ziguinchor les fiches officielles qui lui permettraient de recueillir ses parrainages.Le ministère argue du caractère non-définitif de la décision du juge de Ziguinchor, frappée de recours de l’Etat.
La commission électorale nationale autonome (CENA) a pourtant demandé le 31 octobre à la DGE de rétablir Ousmane Sonko sur les listes et de lui délivrer les fichiers de parrainages. La DGE lui a le même jour opposé une fin de non-recevoir.
Ousmane Sonko a été déclaré coupable le 1er juin de corruption et condamné à deux ans de prison ferme dans le procès Adji Sarr. Ayant refusé de se présenter au procès qu’il dénonçait comme un complot pour l’écarter de l’élection, il a été condamné par contumace.
Il a été écroué fin juillet sous d’autres chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’Etat.
Il a annoncé mi-octobre une nouvelle grève de la faim.