Voici Aya, le bébé miraculé du tremblement de terre est né dans les débris
Lorsque les secouristes ont trouvé Aya dans les gravats à Jandairis en Syrie, le cordon ombilical de ce bébé miraculé n’était pas encore coupée. Elle est la seule survivante de sa famille.
Lundi après-midi, des petits cris de vie transpercent la nuit d’horreur du 6 février. Ce sont ceux d’Aya, née au moment du tremblement de terre qui, selon les dernières estimations, a fait au moins 21 000 morts. À 150 kilomètres de l’épicentre du séisme, à Jandairis, en Syrie, sous les décombres d’un immeuble de cinq étages, un homme soulève désespérément des gravas pour trouver des survivants. Il cherche sa sœur, son beau-frère et leurs quatre enfants. Personne ne répond à ses appels. Très vite, les corps sans vie des deux parents sont localisés. Puis, des cris retentissent. Ce sont les pleurs d’un bébé que l’oncle retrouve rapidement dans l’enchevêtrement de béton, juste à côté de sa mère qui l’a mise au monde alors que l’immeuble venait de s’effondrer. Enterré sous le béton, le bébé était toujours relié à sa mère par son cordon ombilical. Immédiatement, son oncle coupe le cordon, l’emmaillote dans une couverture et la confie à son cousin qui file à l’hôpital d’Afron. Il fait 0°C, le nourrisson est en état d’hypothermie mais éveillé. Réactifs, les médecins lui donnent un mélange de calcium et de sucres, la pèsent – 3,1 kg -, puis la placent en couveuse avant que les photographes ne l’immortalisent, contusionnée mais paisible, orpheline mais vivante.
Afraa Abu Hadiya, la mère du bébé miraculé, a commencé le travail peu après la catastrophe et a accouché avant de mourir, a expliqué un proche. Le père d’Aya et ses quatre frères et soeurs sont tous morts. L’accouchement, précise l’oncle de la petite Aya, était prévu pour le lendemain. Abu Hadiya a probablement donné naissance à la fillette puis est décédée quelques heures avant leur découverte, a déclaré le Dr Hani Maarouf à l’hôpital Cihan d’Afrin. « Nous l’avons nommée Aya, pour que nous puissions arrêter de l’appeler un nouveau-né, a déclaré Maarouf. Son état s’améliore de jour en jour et sa colonne vertébrale n’a pas été endommagée, comme on le craignait initialement », a-t-il rassuré.